Ca y est !!! on est pris au Rallye du Gier 2009  !!! Le DVD des recos à peine reçu, il est épluché dans les moindres détails. Les cartes IGN sont de sortie et le géoportail chauffe à fond pour s'imprégner de la route à suivre... Ca promet : pour le premier de la saison, on y va crescendo : Le Gier, c'est du lourd et du rapide : 3 spéciales différentes de 26, 14 et 20 km.  Plutôt de la bonne route avec des bonnes lignes droites (de quoi se faire laissersur place par les grosses cylindrées ... ) mais aussi des passages avec une bonne successions de virages ( de quoi se faire laisser sur place par les vrais pilotes...) . Bref on devrait encore pas trop briller sur l'exercice ! Mais c'est pas grave : l'essentiel est de participer.

Mais avant tout ça, une petite modif de déco s'impose : il s'avère que quelques sticker Total ornent la carrosserie. personne n'ignore qu'en ces temps de crise, Total a réalisé un bénéfice record de quelques 14 milliards d'euros tout en ayant pô trop honte d'annoncer 555 suppressions de postes... que faire : virer les autocollant.... ou plagier leur celèbre pub déjà fort détournée sur internet : la deuxième solution nous convenant mieux voici la p'tite modif :

Quelques modifications cette année, la spéciale de Sainte Croix est parcourue dans le sens inverse... c'est pourquoi la bosse légendaire (sortie d'un bois par une petite route montante qui se jète au milieu d'une épingle... attention prendre à droite !!! voir la vidéo suivante.... http://www.dailymotion.com/video/x2wwjl_pays-de-gier-2007_auto) n'existe plus... Ou plutôt devient une espèce de tremplin dans le genre "saut à ski" si on prend l'obstacle à fond. Ca doit revenir à se jeter de l'épingle dans le vide !!! un peu au hasard... il devrait y avoir de la casse dans le secteur.

Voilà le passage fait en reco(route ouverte) lors des recos...

En parlant de chaud bouillant, en voilà un  (voir à 26 secondes...) qui pouvait aller faire un loto l'an dernier...

Bref ! le week-end du 21-22 mars : on fait les recos . Max ne peut pas assurer le week-end complet pour cause d'installation dans la nouvelle charmante maison sur les hauteurs de Rontalon (poste avancé pour le Charbo???). C'est donc Thomas, notre chef assistance qui se colle à la prise de notes pour le samedi. A charge de Max de valider tout ça le dimanche. Une petite "formation" pour  Thom sur la spéciale d'entrainement de Meximieux les Bains et ça devrait le faire...

La voiture est prête ! ou presque : extincteur qualifié, échappement refixé, arceau boulonné complètement, nouveaux baquets montés, niveaux moteur et boite ajusté, bougies /bobines contrôlées, bref un check-up complet. Tiens jetons un oeil aux plaquettes de freins... il vaudrait quand même mieux que ça freine sur ce rallye ! Bof , nickel, il reste au moins..... 1 mm de plaquettes à bouffer !?!?! Ok laisse tomber : changeons tout ça ! Ca va pô le faire...

Tout doit être prêt pour le 27 et 28 mars !!!

... Et nous voici arrivé le jeudi : Opération Transfert du matériel sur notre base avancé au coeur des monts du lyonnais : préparation des caisses de matos, des pneus, montage des pneus pluie... et essai de réparation de l'éclairage du plateau... sans succès d'ailleurs. Et voilà qu'on monte la voiture sur le plateau : opération assez délicate mais réussie avec brio... mis à part que la 306 a alors calé sans jamais vouloir redémarrer ??? Qu'est-ce que c'est que cette m... ? la veille du rallye ça tombe en panne ? bon, un petit coup d'oeil au calculateur ( un vieux reflexe...) qui ne sent pas le cramé : c'est du JMI injection quand même ! et on décide de faire quand même le voyage dans l'ouest lyonnais : la nuit portant conseil, on verra bien ce qu'on fait !

Vendredi 27/04 vers 10h : cà y est j'ai trouvé : c'est la pompe à essence qui est cramée !!! bon reste plus qu'à réparer... Retour sur Mex pour démonter la pompe sur la 306 S16 "civile" et retour dans les monts du lyonnais pour la remonter . Vendredi 12h30 : la 306 tourne. Reste plus qu'à se rendre à Saint Chamond pour les vérifs ! dépêchons ! dépêchons !!! le temps de récupérer Max et de casser la croute et nous voici en route ...

Arrivé sur place, l'assistance s'organise sous le grand hangar desaffecté du GIAT . Beaucoup de bruit et d'odeurs dans ce souk... mais au moins on sera à l'abri... parce qu'il parait qu'il doit pleuvoir...

Le contrôle technique se passe... sans trop d'encombres, le commissaire voulait juste nous inscrire en groupe A au lieu du groupe N ... mais il a finalement réalisé qu'il s'agissait d'une 306 au lieu d'une 205, ce qu'on a dû lui confirmer... bref du high level, le contrôle...

Et après... l'attente : départ prévu à 21h21 ... même si c'est facile à retenir, ça fait un peu tard... et du coup franchement il fait franchement nuit. Mais c'est pas grave, la motivation est au top, et on est armé jusqu'aux dents avec nos pneus pluie.  Le top croyait-on jusqu'à la première spéciale. Alors il y a un truc qu'il faut savoir en rallye, c'est qu'un pneu pluie sur le sec, ça tient encore moins bien qu'un pneu slick sur du mouillé... comme nous la confirmé un concurrent sur la ligne de départ : "vous partez avec ces pneus ??? mais vous allez vous foutre en l'air ?" J'aurais aimé être filmé quand j'ai levé ma tête attérée vers un ciel vide de tout nuage... j'avais même jamais vu autant d'étoiles !

Enfin c'est pas grave on y va quand même au ralenti ( à peine moins rapide que ce qu'on fait d'habitude...) et on part pour une première spéciale de 26 kms de nuit étoilée... après quelques virages négociés tant bien que mal pour tester les pneus ( les limites sont vite atteintes ...) on atteint péniblement le 8 ème kilomètre et on je vois déjà dans le rétro une rampe de phares ( le temps de me serrer et j'entends passer un avion de chasse : une clio RS ragnotti préparée par PAVERANI ) le numéro 88 vient de me casser le moral ... ne nous laissons pas abattre , on continue du mieux qu'on peut : bon 4 virages plus loin on se retrouve avec un premier "cadavre" en travers de la route : on vient de gagner une place...  au 20ème kilomètre, on arrive sur une intersection de la mort qui tue ( on y reviendra plus tard...) pour s'engager sur la dernière partie de la spéciale tout aussi difficile... mais on arrive au bout... en 18 minutes et demi . Le premier nous a déjà collé 4 minutes...  C'est surement les pneus pluie... ça m'arrange ! et pis y en a quand même au moins 6 ou 7 qui ont fait moins bien.

Pas trop le temps de gamberger, il faut se rendre à la deuxième spéciale : 11 km de bonne route sans la moindre ligne droite... et toujours pas un nuage... on prend encore près de 2 minutes dans la vue... il est temps de rentrer dormir un peu : la nuit porte conseil et peut-être la pluie... mais faut-il vraiment la souhaiter ??? La suite va nous le dire.

Retour à l'assistance le samedi matin. Max est de son humeur habituelle du matin, qui sera encore renforcée par une surprise à l'arrivée au Parc : "soit vous rentrez avec le véhicule et vous êtes bloqués jusqu'à ce soir, soit vous restez dehors !" Ah ! et comment on va ravitailler alors ??? bon pas le temps de se poser la question, on laisse le problème au grand chef Assistance du Rallye et unique recruté sur ce coup là : mon père ...

Un rapide tour du parc d'assistance pour voir qui part en pluie et qui part en sec : environ 50/50... débrouille toi avec ça !

Et on repart pour une boucle de 3 spéciales : toujours en pneus humide/pluie... alors qu'il ne tombe pas une goutte. Le ciel est quand même chargé. D'ailleurs on n'a pas fait 800m en sortant de l'assistance qu'il commence à en tomber des seaux... et ça ne s'arrêtera pas jusqu'au soir !!! enfin on a les "bons" pneus. en même temps on a jamais roulé sur la pluie et donc on sait pas trop comment ça se comporte. La première boucle nous renseigne rapidement : Ca dépend !!! La spéciale de sainte croix, outre sa "bosse dans épingle" est pour nous un grand moment de rallye : de la pluie, du brouillard... c'est le top !

Le grand enseignement de la spéciale : le goudron noir !!! qui n'a pas entendu parlé du goudron noir ? on pourrait faire une thèse sur le goudron noir ... le saint patron des carrossiers ! Le pneu pluie ne fait aucun miracle sur une plaque de goudron noir mouillé ! Ca revient à peu près à danser un tango sur une patinoire mais sans patin... c'est de la figure de style assurée et la spéciale 3 de sainte croix nous en a réservé des tonnes des figures de style...

Curieusement, sur cette spéciale 3 (20 kms) on ne s'est fait doubler qu'une fois mais on a du en doubler une quinzaine ... de bagnoles plantées de gauche, de droite, en haut , en bas... dans les arbres, dans les murs.... d'ailleurs le seul qui nous a doublé ne l'a pas fait bien longtemps... quelques virages plus loin on l'a vu disparaitre dans un bois en contrebas... un carnage. Les 6 derniers kilomètres recèlent une surface de goudron noir digne du trophée Andros !!!

La première boucle passée, la voiture sur la pluie est un peu plus domestiquée et je commence à me faire plaisir, un peu (léger) de glisse dans les virages, ça commence à venir, le ton monte un peu jusqu'à la fameuse intersection ( vous savez celle dont on a déjà parlé plus haut... ) , particulièrement en forme, j'arrive un poil trop lancé pour un freinage type "goudron noir" et là, c'est le tout droit dans toute sa splendeur... 0 adhérence : du verglas quoi !!! même en relachant le freinage , les roues restent quasi bloquées... bon attendons que ça se calme ... demi tour et on repart dans le bon sens...  encore une minute de perdue quoi ... on arrive quand même au bout de la spéciale (encore un freinage limite de chez limite ...) et on n'a même pas été rattrapé... Enfin ce tout droit m'a tout de même calmé... seul point positif : on sera sur internet ( voir à 7min25 de la vidéo suivante ) dans la rubrique bêtisier...

La journée se poursuit sans trop d'encombre mais à un rythme très lent... On tourne en moyenne à 20 km/h en dessous du premier ce qui fait qu'on termine à la ramasse : 75 ème sur 78 classés mais sur 144 partants... On a laissé un paquet de monde le long de la route. Comme d'habitude, les dernières spéciales sont particulièrement fatales sur le chrono. Il est très clair qu'on participe à une épreuve nationale coef 5 et que c'est pas un truc pour un pilote improvisé assisté d'un copilote improbable ... En plus, comme croit bon de le spécifier le speaker sur le podium d'arrivée : "Le Gier pour un troisième rallye ? C'est quand même un rallye très difficile !" . Ce que je confirme amplement : surtout quand on termine par une spéciale de nuit, avec la pluie et le brouillard en prime !!!

Pour conclure, même si la performance est loin d'être au rendez-vous, on est quand même super fier de terminer ce gros rallye dans ces conditions... d'autant plus qu'on était même pas sûr de pouvoir le commencer...  A voir le paquet de cartons qu'il y a eu le long du parcours, on peut se dire que le ridicule ne tue pas ( on en est la preuve vivante... ), par contre vouloir ne pas l'être peut s'avérer très dangereux. Rendez-vous pour le prochain : Le LYON - CHARBONNIERES dans 3 semaines. Et là, on monte encore dans le niveau de rallye pour toucher du doigt le plus haut niveau français : un rallye du championnat de france. A voir la liste des engagés, le gratin des pilotes français s'y est donné rendez-vous : objectif inchangé : le finir et si possibvle sans être dernier... si au moins il pouvait faire beau !

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